L’idiot du village

Touride était un jeune-homme de 18 ans qui habitait dans un petit village à l’extrémité du Royaume. Pour entreprendre son voyage il dût vendre la chevalière que son père lui avait léguée. Son sommeil fut agité de longues nuits, mais il finit par faire ce choix douloureux, n’ayant pas d’autres biens.

Malheureusement, son vendeur ne fut pas des plus honnêtes. Il lui avait menti à propos de l’âge du cheval, et bien que le bel animal semblât en pleine forme au moment de la vente, il montra ses limites au bout de quelques tours de manège. Touride qui voulut s’engager dans quelques jeux sportifs à dos de cheval se ridiculisa aux yeux des habitants de son village. Il faut dire qu’il était  habitué à l’exercice : depuis sa plus tendre enfance, il ne se passait pas une journée sans que son entourage lui prouve qu’il était ridicule !

Il prouva encore son inaptitude à raisonner lorsque l’un de ses voisins lui dit :

– Ton vieux cheval ne vaut pas plus qu’une jeune mule !

Le lendemain, Touride échangea son cheval contre une mule et se risqua encore à quelques acrobaties. Cette fois sa monture se montra très énergique contrairement au vieil animal. Le problème, c’est qu’elle était têtue comme une mule…

Cependant, Touride avait un grand avantage sur tous ces gens qui l’étiquetaient : il ne savait pas que ses connaissances et ses compétences ne lui permettraient pas de s’orienter vers le palais. Il ne savait pas que dans le cas improbable où en franchirait les portes, il ne serait pas légitime de concourir. Il ne savait pas qu’il était incapable de gagner… Et comme son intellect ne lui permit pas de créer les verrous qui sont à l’origine d’une auto-sélection, il se lança dans l’aventure, ce qui le démarqua de ses contempteurs à l’intellect sur-développé, qui savaient précisément où le palais se trouvait et comment s’y rendre, mais qui ne prirent pas le risque de subir une humiliation cuisante.

Avant de partir, il alla rendre visite à son amie Misete. La jeune-femme le soutenait toujours malgré ses infortunes. Misete était sensible, donc fragile, mais extrêmement courageuse. A maintes reprises, elle prit la défense du pauvre garçon lorsque ses camarades le malmenaient. A de multiples occasions, elle l’aidait à se relever et à continuer à affronter la vie. Peut-être le trouvait-elle attachant dans sa façon d’échouer, puis d’essayer encore… Un jour, alors qu’il pleurait seul près du ruisseau, elle alla le voir et murmura à son oreille :

– Tu échoues avec tant de poésie, que jamais tu ne seras ridicule à mes yeux… Un jour, tu poseras un point final sur cet interminable poème.

Misete a eu beaucoup d’amants dans sa vie. Elle avait même la réputation d’être frivole et instable. Certains la qualifiaient de femme de petite vertu, et de nombreuses femmes la soupçonnaient de vivre en vendant son corps. Mais jamais elle ne se livra à ce genre de pratique. Elle s’était même fait un point d’honneur à n’avoir qu’un seul amant à la fois. Ce qu’elle donnait aux hommes qui partageaient ses draps, c’était des instants de complicité intense, déconnectés du monde extérieur. En quittant la relation ces hommes se sentaient revigorés, enivrés, heureux, puissants… Même si la relation ne durait pas plus de deux semaines, ils gardaient ce Sentiment d’Importance à vie ! Il leur suffisait de repenser à ces quelques nuits d’étreintes inoubliables pour se recentrer, même des années plus tard !

Sa relation avec Touride était d’une toute autre nature. Peut-être parce qu’elle était de 14 ans son aînée. Peut-être parce qu’elle se disait qu’après la séparation, il garderait davantage en lui les souffrances de la rupture plutôt que les nuits d’enchantements. C’était ainsi : avec certains hommes la relation ne pouvait dépasser une tape sur l’épaule.

Le jour du départ, à l’abri des regards, Misete serra Touride dans ses bras lui disant qu’elle était fière de sa décision et qu’elle croyait en lui ! Elle lui offrit des vêtements neufs qui lui donnaient une belle allure. Il posa sa tête sur son épaule et sentit une énergie puissante envahir son corps. Gêné, il relâcha l’étreinte. Après avoir échangé un dernier sourire avec sa bienfaitrice de toujours, il prit congé.

A quelques kilomètres de son village, un vieil homme lui demanda son chemin.

– Hélas, Monsieur, je suis sot ! Je ne saurais vous indiquer le bon chemin. Je ne sais même pas si je me dirige vers le palais.

– Mais vous n’avez pas l’air d’un sot ! Vous avez même l’air d’un homme doté d’une belle intelligence pratique. Il n’y a qu’à voir le choix de vos vêtements pour s’en convaincre.

– Ces vêtements m’ont été offerts, monsieur. Je ne les ai pas choisis. Voilà qui va réviser votre jugement.

– Mon jugement ne peut être révisé face à cette information qui ne change rien à votre intelligence.

– Pourquoi ?

– Parce que même s’ils vous ont été offerts, vous les avez acceptés. Beaucoup les auraient refusés ou s’en seraient débarrassés après la politesse. C’est donc votre choix ici et maintenant.

– Eh bien si vous passez près du village de Ducilire, évoquez-leur le nom de Touride, et ils vous confirmeront que je suis l’idiot du village !

– Monsieur, apprenez que l’idiot du village cesse d’être idiot au moment où il quitte son village… Montrez-moi la direction qui vous semble bonne et je la suivrai, car si votre savoir n’est pas suffisant, je sens que je peux faire confiance à votre intuition.

Touride, troublé par les paroles de cet inconnu, pointa soudainement du doigt un petit chemin. L’homme s’y précipita, le remerciant chaleureusement pour son aide. Puis il se retourna et lui dit :

– Au fait, vous êtes bien dans la direction du palais. J’en reviens… Et si vous avez un moment, passez voir Madame Hacoc. Elle vit sur le talus de la Noiveelart. Elle vous préparera à la compétition qui vous attend !

– Je n’ai plus le temps de me préparer. A dos de mule j’atteindrai le chateau juste à temps.

– Vous êtes donc encore face à un CHOIX. Soit vous continuez à vous laisser mener par votre tête de mule, soit vous acceptez l’aide de Madame Hacoc en échange de votre mule.

– Vous me demandez de perdre un temps précieux à écouter cette femme et à lui laisser ma mule en guise de paiement ? Soit vous êtes plus idiot que moi, soit vous voulez duper l’idiot que je suis…

– Je ne vous le demande pas, je vous le propose. Savez-vous faire la différences entre une demande et une proposition ?

– Maintenant que vous me posez la question, oui, j’aperçois la nuance.

– Si vous acceptez ma proposition, Madame Hacoc vous révélera d’autres nuances de ce type. Vous en aurez besoin pour le concours… Il est là votre CHOIX.

– Et comment ferais-je pour me rendre au palais sans ma mule ?

– En empruntant l’une des nombreuses diligences qui se dirigent vers le palais. Vous y serez en moins de deux jours…

– Je n’en ai pas le moyens .

– Les diligences sont gratuites

– Vous plaisantez ? J’ai vendu la chevalière de mon père pour cette mule !

– C’est écrit sur la missive, mais vous ne l’avez pas vu… Vous avez donc le CHOIX entre justifier votre action inutile par de nouvelles actions inutiles, ou changer votre destin en acceptant d’autres possibles.

– Ne croyez-vous pas aux signes du destin Monsieur ? Ne croyez-vous plus en mon intuition ? Si j’ai acheté une mule, c’est sûrement parce que c’est elle qui me mènera au chateau ! D’ailleurs, je n’ai pas voulu emprunter ce chemin, c’est elle qui m’y a forcé, et j’ai fini par me laisser porter. Elle a fait le bon choix !

– Vous avez CHOISI de vous acheter une mule pour entreprendre un si long périple ?

– A dire vrai non… J’ai d’abord acheté un cheval, mais comme tout bon idiot je me suis fait duper. Il était trop vieux ! Je l’ai donc échangé contre cette mule.

– Alors puisque vous croyez aux signes du Destin, j’ai une révélation à vous faire : Madame Hacoc ne peut monter à cheval. En revanche cette mule lui conviendra parfaitement. C’est pour cette raison que vous vous êtes fait duper et que vous êtes assis sur la fortune qui vous permettra d’investir sur votre victoire…

Touride réfléchit un instant et apprécia cet nouvelle vision du destin. Il remercia l’homme pour cet échange et se dirigea vers le talus de la Noiveelart.  Sa mule n’y opposa aucune résistance…

 

44 réflexions au sujet de « L’idiot du village »

  1. Et tout est lié, voir parfait.

    Le plus difficile parfois étant d’accepter d’être aidé.

    Cette capacité à s’enfermer dans un rôle (pour Touride l’étourdi) et à se poser des limites à force de trop réfléchir ou pire par peur du ridicule (pour le reste du village de Ducilire/ crédulii (?) est impressionnante!

    Et c’est vrai que trouve difficile d’en sortir, après l’étape ou j’ai réalisé le rôle que je m’étais donné (je me présentais moi même dans ce rôle, exactement comme Touride finalement), j’ai réussi à admettre consciemment que ce n’était pas vrai, mais me suis sentis comme ça malgré tout pendant un moment.

    Maintenant je me suis taillé un rôle que j’ai choisi, mais parfois c’est un peu comme quant on dit chassez le naturel, il revient au galop! Il m’arrive de retomber dans l’auto dénigration. C’est un travail quasi permanent pour rester en haut et pourquoi pas aller encore plus haut.

    Bon j’avoue je n’ai trouvé aucun autre anagramme. Je sais bien que ce n’est pas le plus important mais j’aime avoir des réponses à mes questions ^^.

  2. Je me sens vraiment portée par le récit d’aujourd’hui, et par cette phrase :
    l’idiot du village cesse d’être un idiot quand il quitte le village.

    Ca m’évoque une conversation que j’ai eue avec ma fille Juliette (5 ans) il y a quelques mois.
    Un soir, je passe la chercher à la garderie après l’école. Un enfant de sa classe, Mathis, réputé pour être hyper turbulent (l’enfant que vous ne voulez pas avoir à la maison pour le goûter d’anniversaire !), était en train de se faire crier dessus de façon complètement non constructive par une animatrice devant l’intégralité de la garderie, parents y compris (sans commentaire…). Ma fille m’accueille, et m’explique bien haut, avec son air de Princesse Parfaite, que « Mathis il fait que des bêtises ». Je lui ordonne gentiment de ne pas faire de commentaires, lui promet l’explication dès que nous serons dehors, et nous sortons. Sur le chemin de la maison, je lui explique que Mathis, à force d’entendre adultes et enfants lui répéter qu’il ne fait « que des bêtises », finit par croire que c’est son rôle, sa place. Je lui démontre d’ailleurs que son commentaire n’est pas tout à fait vrai, en lui faisant citer une occasion où Mathis a eu un meilleur comportement. C’est bien le signe qu’il ne fait pas « que » des bêtises !

    Ma fille étant très réceptive à ce type d’explications, elle n’a plus jamais fait de commentaire désobligeant sur son copain.

    Est-ce lié ou non ? En tout cas, j’aime croire que le regard différent que Juliette a porté sur son copain a contribué à la suite : peu de temps après, Mathis était devenu un enfant beaucoup moins turbulent, simplement vivant, et je le trouve fréquemment le soir assis bien sagement à côté de ma Juliette, en train de faire des dessins avec elle.

    A chaque fois, je ne peux pas m’empêcher de regarder cette scène avec beaucoup de bonheur 🙂

    1. C’est très fort de changer le comportement de quelqu’un par une simple remarque (constructive) à une tierce personne. Je suis ébloui par les 3 protagonistes.
      Ça me rappelle des événements récents où j’ai eu le loisir de constater à quel point certains « enseignants » ont du mal à simplement écouter.

    2. L’une des pires choses que l’on fait aux enfants au passage au collège, c’est de décrire leur caractère dans le dossier scolaire. Ainsi, s’ils étaient plutôt chahuteur et désirent changer d’attitude en changeant d’établissement et de camarades, ils doivent se confronter à une dizaine de professeurs qui, sauf bienveillance particulière, sont convaincus d’avoir à faire à une teigne à surveiller !

      Changer d’image est un véritable défi, en particulier à cet âge…

    3. oui, merci pour ce témoignage 🙂

      ça me fait penser un acte que j’avais consciemment accepté d’afficher, bien qu’en premier lieu j’aurai eu tendance à me cacher.. cacher cette affection que j’ai pour mon fils, le cacher aux yeux des autres enfants .. car j’étais dans un milieu pas mal défavorisé, et des enfants qui devaient aller tout seul à l’école, c’était choquant, mais pas exceptionnel. Je parle d’enfants de maternel :'(

      Bon, et bien je trouvais presque maltraitant de faire des câlins à mon fils devant des enfants qui ne connaissaient peut-être pas ça.. et puis je me suis rappelé la phrase de quelqu’un: on peut se construire dans l’amour, si on a une fois vu de l’amour autour de soi. Alors j’étais tendre avec mon fils. Et je l’étais avec les autres enfants, un sourire, une caresse sur la joue.

      Et j’étais top gagnante lors de sorties scolaires (ça a du bon aussi de ne pas avoir d’emploi 😉 ) j’avais une multitude de mains dans la mienne 😀

      voilà, j’ai essayé à ma manière de semer une petite graine dans de jolis coeurs
      j’ai toujours peur de paraître fanfaroneuse, mais bon, je surpasse cette idée, en espérant être inspirante pour une personne ou deux, qui pourraient l’être pour deux ou trois 😉

      mais bon, je ne prends pas bcp de ‘risques’ vu que je j’interviens après la parution :*

  3. « l’idiot du village cesse d’être un idiot quand il quitte le village »

    J’ai parfois l’impression que le village est dans notre tête et qu’on emporté donc tout ça dans notre tête… On a donc l’impression d’être l’idiot dans le nouveau village alors que ce n’est pas le cas… Sauf qu’à trop le penser on risque de finir par en convaincre les autres…

    1. L’image de soi est à 50% dans la tête de l’idiot, 50% dans la tête de ceux qui l’entourent.

      Lorsqu’il change de village, il emmène avec lui 50% de ce qu’il était, mais son nouvel entourage ne se fera pas cette image tout de suite. Il se familiarise progressivement. Donc un changement est envisageable, si il a la volonté de changer certaines petits choses dans ces 50%. Par exemple, s’il avait la réputation d’être toujours nerveux dans son ancien village, il peut faire un effort au début de son emménagement pour garder son calme. Les gens lui diront alors qu’ils apprécient son calme, ce qui va lui permettre de changer ce trait de caractère.

      S’il reste dans son village, il détient toujours ces 50%. Le changement est possible (50% ce n’est pas rien !), mais il faudra qu’il lutte régulièrement contre l’image que les autres veulent garder de lui, sachant que certains ne pourront accepter l’idée d’un changement. Il seront d’une certaine façon «sa mémoire d’autrefois». Leur présence lui permettra alors de prendre conscience du chemin parcouru.

      1. Changez l’entourage néfaste pour Aller Vers notre Destin Merveilleux…
        Saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent…

      2. Notre héros du jour me fait un peu penser à l’éléphant de la veille. Son étiquette est sa chaîne, la mule sa souris et le vieil homme son Tirame.

  4. L’idée de ne pas s’enteter à subir les conséquences negatives d’une décision qui s’avère mauvaise me parrait évidente en théorie mais me met en pratique très mal à l’aise… Et je n’arrive pas à trouver pourquoi.

    1. On appelle ça le phénomène d’engrenage. Et c’est en travaillant son «rapport à l’argent» qu’on découvre la plupart des biais.

      Par exemple, beaucoup de parents qui inscrivent leurs enfants à une activité extra-scolaire et qui constatent que leurs enfants ne s’y plaisent plus au bout de quelques mois, leur demandent quand-même de terminer l’année, parce qu’ils ont payé un an…

      La plupart prétextent que quand on commence une chose, il faut la terminer, mais en pratique, s’ils n’avaient payé que 6 mois, ils auraient accepté un changement en cours d’année…

      1. Comme ça me parle…
        Mes parents étaient jusqu’auboutiste, j’ai choisi le basket en CE1 j’ai eu le droit d’arrêter en terminale.

      2. J’avoue, je demande à mes enfants de ne pas abandonner avant d’avoir atteint une étape, un cap. Ce n’est pas lié à l’argent, mais au sentiment d’aboutissement. « J’ai été jusque là, je peux arrêter sans regret. » Ils ne m’écoutent pas toujours et abandonnent parfois en chemin. (Oui, je ne les en empêche pas.) Par contre, si la situation ne s’y prête pas; que le premier jalon est trop loin ou que l’environnement est néfaste, je leur fait savoir que s’ils veulent y mettre un terme, ils n’ont qu’à le dire.

    2. Peut-être parce que prendre une décision est déjà une victoire en soi, et accepter l’idée qu’elle soit mauvaise est insurmontable. Il y a aussi un lien entre le temps nécessaire à prendre une décision et l’acceptation qu’elle puisse être mauvaise. Plus tu prendras longtemps à prendre une décision plus il te sera difficile d’admettre qu’elle puisse être mauvaise…

      Lorsque la prise de décision sera plus facile pour toi, tu accepteras certainement l’idée d’avoir un quota de mauvaises décision. Il est même possible que tu en apprécies l’idée.

  5. Pour cet article j avoue ne pas beaucoup adhérer .
    C est littéralement démagogique .
    Peu convaincant.
    Ou alors je suis l idiote du forum 😉

    1. Tu en as parfaitement le droit. La question qui se pose est :

      – Pourquoi est-ce si important pour toi de le dire ?

      Donc si je peux t’aider à comprendre certaines choses, je suis à ton écoute,mais encore faudrait-il que je sache de quoi tu parles. Il y a plusieurs thèmes qui y sont défendus.

      Par exemple, tu pourrais me désigner le passage qui te gène le plus.

  6. Tout est dans l’attitude.
    Il m’est arrivé de changer de village et cela a parfois été très bénéfique.
    J’ai envie de changer en ce moment voilà sans doute pourquoi je lis avec intérêt ce conte et que j’attends avec intérêt la suite de l’histoire de cet étourdi que je suis parfois moi aussi.
    Est-ce sur la légitimité et l’estime de moi que je dois m’appuyer ?
    Mettre moi aussi mes beaux habits pour chercher la nouveauté ?
    Je vais réfléchir à ma stratégie personnelle.

    1. >>Est-ce sur la légitimité et l’estime de moi que je dois m’appuyer ?

      Je ne comprends pas la question

      >>Est-ce sur la légitimité et l’estime de moi que je dois m’appuyer ?

      Un bon nombre de personnes aiment se cacher derrière «l’habit ne fait pas le moine» pour résister au changement. Or il est évident qu’en tant qu’êtres à la fois matériels et spirituels, le matériel a son mot à dire. Et si on veut l’effacer, c’est le travail de toute une vie.

      Bien sûr que certains vêtements nous donnent plus de charisme
      Bien sûr qu’un bureau rénové nous apporte plus de clients

      Bon… Après il faut garder tout ça ! Mais c’est un autre débat.

      1. 😀 😀 moi je dis ‘l’habit fait le moine’ ça colle tellement plus à la réalité 😉
        l’autre version est un souhait 😛

  7. Merci Stéphane pour ce texte !
    Quand Touride rencontre Misete !
    Ce tandem unique, entre un homme « irréfléchi », crédule, dans la nécessité, déterminé et d’une témérité naïve avec une femme bienveillante et opiniâtre (acceptant le sacrifice pour le bien de l’autre) … Rien est impossible ! une « victime » et une « sauveuse »…
    Chacun d’eux a besoin de l’autre… et pourtant chacun d’eux va vers un apprentissage, une évolution…
    Probablement plus atteignable pour un « Touride » pour accéder à l’indépendance.
    Et pour une « Misete » soit elle devient encore plus dans la dévotion et parfois à remettre ce comportement en question… « Fais-je le bon choix de créer cette dépendance alors que l’être est libre par nature ?  » « Ca y est ! il peut prendre son envol sans moi! » …
    Mais elle, que fait-elle pour elle ? Vivre à travers l’autre ? qui viendra la sauver ? Elle « sait » qu’elle ne peut compter sur personne malgré la confiance absolue qu’elle tisse avec ces êtres qui ont parcourus sa vie, capables de lui rappeler ô combien elle est exceptionnelle à leurs yeux, malgré les années… Et elle seulement capable de les chérir dans son coeur, avec la plus grande estime…
    Jusqu’au jour où elle rencontre un Coach qui s’appelle Stéphane… qui par une façon subversive dans un joli texte lui envoie le reflet de sa vie…
    Car en effet, je suis à un moment de ma vie, où je recherche l’équilibre… où je me remets en cause, où mes actions passées et présentes sont remises en cause…
    Mon âme de sauveuse parfois prend le dessus même si je risque de tout perdre… Kamikaze dans l’âme… Même si un jour je resterais une inconnue… je l’aurais fait en tout âme et conscience pour ce qui me paraît être le plus juste, sans attente personnelle… Et pourtant je « dois » savoir sauver ma peau… Être dans l’harmonie, l’équilibre le partage… et désactiver le mode béquille « on », enfin, savoir le voir arriver et choisir dans quelle limite… savoir me modérer… et être capable d’accepter que peut-être un jour j’aurai besoin d’être sauvée entre autre…
    Je pourrais encore bien plus développer…
    Bref…
    Merci Stéphane de tordre le cou à cette croyance limitante que je nourris depuis toujours, et celle de ne pas accepter les retours…
    Merveilleuse journée

  8. J’ai mis du temps à me « retrouver » dans cette histoire mais je crois que j’y suis. Dans mon cas, ça ce lit comme ça:
    Le village fut co-fondé par l’étourdi et un qu’on pourrait appeler responsable. Les divergences entre l’étourdi et le responsable conduisirent l’étourdit à vouloir écarter le responsable. Cette tentative échoua et l’étourdit préféra prendre ses distances et s’installa un peu plus loin. Les villageois, qui l’aimaient bien, restèrent en contact avec lui et lui rendirent de fréquentes visites mais la distance fut bénéfique au village qui retrouva une certaine sérénité.

  9. humour en passant:
    ça me fait penser à une autre histoire dont la seule partie qui me semble pertinente est: « C’est pas parce qu’on te met dans la merde qu’on te veut forcément du mal.  »

    C’est un petit oiseau tombé du nid et complètement gelé. Passe un fermier qui,
    voyant cette pauvre petite bête sur le point de mourir de froid, la dépose
    délicatement dans une bouse de vache.
    L’oisillon tout heureux se met alors à siffloter. Un renard l’entend, se dit
    ‘tiens, voilà mon dîner’ et s’approche. Il retire le piaf de sa bouse, l’essuie
    et hop ! le gobe.
    Moralité :
    1. C’est pas parce qu’on te met dans la merde qu’on te veut forcément du mal.
    2. C’est pas parce qu’on te sort de la merde qu’on te veut forcément du bien.
    3. Quand tu es dans la merde, ferme-la.

  10. L’étourdi venant du ridicule est comme l’éléphant et sa chaîne: le coach Hacoc va lui faire une révélation en échange d’un don utile, sans passer par la peur… finalement c’est tout nous dans attitude-coach cette histoire ! …sauf que nous ne savons pas forcément bien si nous allons vers un palais (ou ailleurs, pour y faire quoi..être heureux, plus mince, riche, meilleur?). Q: d’où venons nous (idiot, programmé, limité..), qui sommes nous, que voulons nous vraiment (envie? quel vrais besoin?) et où allons nous sur notre mule avec notre impression d’être idiot (tout en se croyant génial) . Cet article parle aussi de ça pour moi… alors préparons nous à penser aussi à objectif-coach

    1. C’était donc le coach. Je l’ai cherché longtemps. Merci tout plein. Je comprends mieux le role de ce personnage maintenant.

      Mais est ce que c’est l’étourdi (Touride) qui va remporter le tournoi grace au coach , ou est ce Naurquive (vainqueur) ?

  11. Nous avons tous une étiquette. ..
    Moi c’était l’enfant sage et timide…
    J’ai eu mon permis je me suis autorisée à ne plus être sage comme on le voulait pour moi. Mais mes parents ont eu la chance d’avoir une fille raisonnable. Je n’ai jamais abusé.
    Puis je suis partie faire mes études à 500 km de la maison familiale. Et j’en ai profité pour me botter le c… pour ne plus être timide. Je m’étais même payer un stage sur la communication. À 20 ans, j’avais bien compris que cette étiquette me collait trop à la peaux!
    J’ai réussi, et j’en suis heureuse.
    Et maintenant avec les enfants je suis attentive à ce qu’ils prennent confiance en eux et qu’ils ne fassent pas attention aux étiquettes qu’on pourrait leur mettre. Accepter ses difficultés et valoriser nos talents.

  12. c’est l histoire de ma fille :
    l enfant terrible de la classe de CP
    c’est l histoire de tous ces enfants différents, TDAH, DYS, EIP, etc que l on oblige à rentrer dans LE moule du village !
    Mais eux ils ne peuvent pas, ils deviennent des idiots du village, stigmatisés, raillés, méprisés, humiliés, par tout les enfants de ce village.
    Un jour, j ai pris ma fille par la main, on a quitté le village.
    Des Misete et des Madame Hacoc , nous ont aidé, nous ont trouvé un autre village, on y a posé nos valises.
    Depuis ma fille n est plus l idiote du village, puisque dans ce village, on y accepte tous les autres idiots des villages alentours.
    Ça n est pas gagné, car on ne change pas le regard des enfants comme ça ! Et il y a aussi, des non-idiot du village, dans ce village.
    Tant que ce village sera bienveillant, et sera rempli de Misete, on restera ici, mais un jour je sais que nous devrons changer encore de village…
    j espère que ma fille aura suffisamment pris confiance en elle pour trouver sa princesse merveilleuse, et oublier, qu elle fut l idiote du village.
    Moi, je vois à travers tous ces enfants TDAH, EIP, DYS des êtres exceptionnels.

  13. Je suis frappée par la phrase: « vous avez le choix entre justifier votre action inutile par de nouvelles actions inutiles ou changer votre destin en acceptant d’autres possibles ».
    Je vais vivre quelque temps avec elle et voir si d’autre possibles apparaissent.

  14. J’ai trouvé un étoudi, de l’estime, un cacho et pour le nom du talus, j’ai eu une révélation.

    Mais j’ai pour le cacho, c’est étrange car il manque une lettre…

    1. Je viens de me rendre compte que j’ai loupé « si vous passez près du village de Ducilire, évoquez-leur le nom de Touride » : l’étourdi habite au village nommé Ridicule.

  15. L’idiot du village… Stéphane tu avais déjà abordé ce thème sur ta page Facebook en nous disant que tu allais quitter le village… L’idiot du village ou La puissance des étiquettes.

    J’ai du mal à comprendre le rôle de Madame Hacoc. Vais-je mieux le comprendre dans les chapitres suivants ?

    La puissance de l’estime (Misete) me surprend beaucoup. Il suffirait d’avoir été son amant pour pouvoir bénéficier de son pouvoir. J’ai l’impression de ne l’avoir jamais rencontrée.

  16. Changer de responsable (dans le travail) revient aussi à changer de village. Je viens juste d’avoir Ma Révélation.
    Maintenant que m’en suis rendu compte. Que vais je faire de cette révélation ?

    J’ai changé de people manager et ce nouveau resposable m’a fait réaliser des atous chez moi. Or, pour moi mon comportement, mon attitude était juste « normale ». Je prends au fur et à mesure conscience que non, ce n’est pas juste « normal ». Mais comment faire pour exploiter tout mon potentiel ?

    J’ai loupé une bonne partie du webinaire de ce soir. Je vais regarder le replay demain matin en faisant ma routine du matin.

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